J'ai déjà eu l'occasion de dire que je n'aime guère ce
Goldorak au cinéma, notamment pour cette raison:
...cette pratique insupportable, assez courante dans les années '70/'80 et heureusement disparue aujourd'hui, qui consistait à afficher à la devanture des cinémas des photos qu'on ne retrouvait pas dans le film (photos de tournage ou issues de scènes coupées). En 1979, quand est sorti ce lamentable long-métrage
Goldorak au cinéma, à la devanture de la salle où je suis allé le voir, était notamment affichée cette image-ci:
Kékséksa ??? Un nouveau robot ? En 1979, bien sûr, Mazinger, jamais entendu parler, totalement inconnu. Je m'installe, impatient de savoir et...
Inutile de dire que cette aguicheuse photo n'a fait que renforcer le sentiment d'avoir été pris pour un con lorsque je me suis aperçu que le merveilleux long-métrage tant attendu n'était qu'une minable compilation de cinq épisodes diffusés depuis longtemps à la TV !
Sans parler du fait que je m'étais naïvement imaginé que j'allais peut-être assister à l'affrontement final entre Actarus et Véga. Tu parles...
Mais bon, là n'est pas la question. Savez-vous, Christian et Stéphane, que nos amis Italiens ont eux aussi diffusé ce long-métrage en 1979, mais qu'ils n'en sont pas restés là? En effet, ils ont pondu deux autres films de montage et ont réussi à faire pire encore que le premier opus, bien pire. En effet, celui-ci se contente d'enchaîner paresseusement les cinq épisodes (1-2-4-5-10) qui le composent, sans plus. Les deux suivants, par contre, mélangent allègrement les séquences des cinq épisodes, aboutissant à des histoires totalement abracadabrantes, du pur délire assaisonné de dialogues totalement réécrits.
C'est ainsi que nous avons d'abord
Goldrake l'invicibile, composé des épisodes 48-49-50-51-52. Son principal propos est d'amener le personnage de Phénicia. Pour vous donner une idée du bordel, le film s'ouvre avec la destruction d'Harmonia et l'envoi sur Terre du monstrogoth Alpha... qui ne sortira jamais de sa capsule sphérique!
Plus déjanté encore, vient ensuite
Goldrake addio, qui compile (et massacre) les épisodes 60-65-71-72-74. Là, on atteint au dadaïsme pur, au surréalisme absolu, à la création sous LSD. La chose est tout bonnement indescriptible, tout est passé au mixer et recomposé de la façon la plus hallucinatoire qui soit: Végalia reprend contact avec Actarus suite à la mort de Pollux, Horos est censé la suivre sur Terre mais supervise en même temps le combat de Sadon tandis que l'autre merde complètement avec ses rats cybernétisés, etc. Le summum est atteint lors de la scène de l'épisode 74 où Minas s'entretient avec Procyon. À la lumière du nouveau dialogue, cela donne: «je suis la seule à savoir que la base lunaire va bientôt être détruite par un gigantesque séisme». Eh oui, ça existe, ça...
Tout ça pour vous dire, amis très chers, que quelle que soit votre imagination pour composer votre propre long-métrage, vous ne ferez jamais aussi fort que nos amis transalpins qui, plus qu'une brique, ont bien mérité à eux tout seuls un mur entier!